Appliquez la répétition espacée pour apprendre votre vocabulaire anglais
Depuis que vous avez décidé d’apprendre l’anglais, vous avez la désagréable sensation d’avoir une mémoire de poisson rouge… Vous avez beau réviser encore et encore vos listes de vocabulaire, tôt ou tard, vous êtes incapable de vous en souvenir. C’est frustrant, parce que vos efforts ne sont pas récompensés !
Si vous avez investigué le sujet en quête d’une solution pour pallier ce problème de mémoire, alors vous avez sûrement entendu parler de système de répétition espacée.
Présentée comme étant la meilleure technique de tous les temps pour apprendre l’anglais (et nous n’exagérons guère), cette méthode fait légion parmi les applications d’apprentissage linguistique.
Alors, le système de répétition espacée est-il si efficace que ce que l’on dit ? Si oui, comment l’appliquer ? … Et puis au fait, c’est quoi exactement le système de répétition espacée ?
Qu’est-ce que le système de répétition espacée (SRS) ?
Si vous avez eu le réflexe de demander à Wikipédia la définition du système de répétition espacée, alors vous savez qu’il s’agit d’une technique d’apprentissage qui consiste à se faire interroger (ou s’auto-interroger) d’autant moins souvent qu’on maîtrise la question.
C’est exactement ça, mais on va quand même essayer d’aller un peu plus loin.
Les humains ont une mémoire de poisson rouge …
Au 19e siècle, le psychologue allemand Hermann Ebbinghaus met en évidence à quel point le cerveau humain est imparfait. Après plusieurs années à étudier la mémoire, il publie en 1885, la très célèbre courbe de l’oubli.
Le graphique parle de lui-même : quelques heures seulement après avoir étudié, notre cerveau efface une grande partie des informations apprises. Il faut l’accepter, car c’est dans notre nature : nous avons tous une mémoire de poisson rouge.
La raison ? Comme de coutume, c’est une question de survie. Car, si notre cerveau gravait absolument toutes les informations de son environnement, nous ne tarderions pas à collapser.
Pour éviter le chaos mental, le cerveau sélectionne uniquement les informations qu’il juge importantes : c’est-à-dire, entre autre, celles qui reviennent souvent à lui. D’ailleurs, cette fameuse courbe montre bien que la rétention d’information augmente au fil des révisions…
Courbe de l’oubli et intervalles entre deux apprentissages
Malheureusement, comme vous l’avez peut-être expérimenté, il ne suffit pas de répéter le nouveau vocabulaire pour l’apprendre. Le bachotage fonctionne à court terme, mais quelques jours (et parfois quelques heures !) après l’examen, pratiquement toutes les notions apprises se sont envolées.
Sans parler du fait que répéter, encore et encore comme un perroquet, n’a rien de très motivant. L’apprentissage deviendrait très monotone, et contre-productif.
C’est là que monsieur Paul Pimsleur, célèbre linguiste américain, entre en scène. Il a réussi à modéliser le moment où le cerveau décide d’oublier une information après l’avoir apprise.
Selon ses résultats, notre cerveau élimine les informations qu’il juge inutiles toutes les 5 secondes. Mais si une information est répétée juste avant qu’il ne la supprime, alors celle-ci est conservée pendant 25 secondes supplémentaires. Si l’on répète cette information avant qu’il ne la supprime à nouveau, alors cette fois-ci il va la conserver pendant 2 minutes, puis pendant 1 heure, puis 5 heures, 1 jour, 5 jours, 25 jours, 4 mois et 2 ans.
Et c’est ainsi que le système de répétitions espacées a vu le jour.
Grâce aux découvertes du Dr Pimsleur, il est en effet possible de réviser de manière efficace : ni trop peu, ni trop souvent. Autrement dit, de cette manière, l’apprenant fournit l’effort minimum pour un résultat maximum.
Le SRS : la meilleure technique pour mémoriser du vocabulaire ?
Le système de répétition espacée apparait ainsi comme une véritable formule magique qu’il suffit d’appliquer pour déjouer les failles de mémoire. Et c’est d’ailleurs la raison de son succès !
Malheureusement, cette technique d’apprentissage ne fait pas de miracle, et avant de l’appliquer, il est bon de garder à l’esprit certaines choses au risque d’être très déçu :
- Tout d’abord, ne perdons pas de vue que nous sommes tous différents et que nous n’avons pas tous la même capacité à retenir ou non une information. Cela signifie qu’il faut adapter les intervalles de Pimsleur selon chaque individu. Autrement dit, sans un logiciel ou une application dotés d’un algorithme adaptatif, cette technique n’est pas très fiable ;
- Mais surtout, le système de répétition espacée permet de mémoriser uniquement des notions très théoriques et n’apporte aucune aide à l’heure de surmonter le stress de parler avec un natif ! Autrement dit, vous pouvez mémoriser énormément de vocabulaire grâce au SRS, mais si vous ne parlez jamais anglais avec un anglophone, vous serez toujours aussi stressé !
- Enfin, bien que les applications qui se basent sur ce système d’apprentissage sont très bien faites, elles permettent rarement de mettre en contexte les mots, ou de les relier entre eux. Or, la mémoire fonctionne justement sur un système de mise en relation. De ce point de vue, le système de répétition espacée n’offre aucune aide particulière. Un mot peut être disponible dans la mémoire, mais si le cerveau ne fait pas le lien avec une situation donnée, alors il n’ira pas forcément le chercher …
Bref, vous l’aurez compris, le système de répétition espacé est un outil d’apprentissage, non une technique en soi. C’est-à-dire qu’il ne peut pas remplacer l’enseignement d’un professeur ou d’un coach d’anglais.
2 façons d’appliquer la répétition espacée pour apprendre votre vocabulaire anglais
Savoir ce qu’est le système de répétition espacée, c’est très bien. Être conscient de ses limites, c’est encore mieux. Maintenant, il ne vous reste plus qu’à vous faire un avis personnel sur la question !
Et pour cela, nous vous proposons deux manières d’apprendre le vocabulaire d’anglais grâce au système de répétition espacée
La technique des cartes mémoires
Comme on vous le disait un peu plus tôt, la meilleure façon d’appliquer le système de répétition espacée est de passer via une application dotée d’un algorithme.
Cependant, si vous n’avez pas envie de passer encore plus de temps sur votre smartphone, ou si vous songez mettre en place cette technique pour vos enfants, alors le système inventé par le journaliste scientifique allemand Sebastian Leitner dans les années 70 est idéal.
Pour la mettre en pratique, il vous faut :
- Une liste de vocabulaire en anglais ;
- Des cartes sur lesquelles vous écrirez le mot en anglais côté recto et sa traduction en français au verso ;
- 5 boîtes, numérotées de 1 à 5.
Ressources pédagogiques
Vous cherchez une liste de vocabulaire ? Nous avons peut-être celle qu’il vous faut !
Une fois que tout est prêt, placez les cartes dans la première boîte, et testez-vous. Vous connaissiez la réponse ? Alors la carte va dans la boîte numéro 2. Vous ne le saviez pas ? Alors la carte reste dans la boîte numéro 1.
Ensuite, prenez une carte de la boîte numéro 2. Vous connaissez la réponse ? Direction boîte numéro 3. Vous connaissez la réponse, mais vous avez longtemps cherché ? Alors la carte reste dans la boîte numéro 2. Vous n’aviez aucune idée de la réponse ? Alors boîte numéro 1.
Et ainsi de suite, jusqu’à ce que toutes les cartes se retrouvent dans la boîte numéro 5. Attention, si une question de la boîte 4 est mal répondue, alors vous repartez à zéro, dans la boîte numéro 1 !
Les applications d’apprentissage linguistique
Pour toutes celles et tous ceux qui ont envie d’utiliser le système de répétition espacée pour apprendre leur vocabulaire anglais de manière simple et rapide, bien entendu il a les applications !
Nous avons d’ailleurs déjà rédigé un article qui regroupe les 11 meilleures applications pour apprendre l’anglais. Allez jeter un œil, vous y trouverez non seulement des applications qui reposent sur la méthode de la répétition espacée comme Anki, Mosalingua ou Duolingo. Mais aussi des applications d’un autre genre, qui vous permettent notamment de discuter avec une communauté d’apprenants ou de trouver un partenaire linguistique. De surcroît, elles sont gratuites !
Et puis, n’oubliez pas que cette méthode ne remplacera jamais l’enseignement d’un professeur, et qu’il existe d’autres techniques pour mémoriser le vocabulaire.
Enfin, souvenez-vous qu’une langue s’apprend avant tout en parlant !